Une Saison Graphique 11

Huit événements célèbrent au Havre la richesse et la diversité de la création graphique contemporaine.

Nouvelle venue parmi les événements graphiques, la Saison graphique du Havre aborde sa troisième édition ce 10 mai 2011 en insistant sur le graphisme d’aujourd’hui et ses nouvelles pratiques aux frontières du design, de la musique et de l’art contemporain. Et la petite dernière n’a pas à rougir face à ses ainés Chaumont et Echirolles, avec un programme fourni  jusqu’au 2 juillet 2011 dans divers lieux de la ville :

Affiches françaises, sélection Chaumont 2010
Avec la complicité du festival de Chaumont et en particulier de son directeur artistique Etienne Hervy, une sélection de dix affiches exposées à Chaumont en 2010 se retrouve ici. Certaines d’entre elles sont également exposées au même moment à la BnF à Paris dans le cadre de la grande exposition Graphisme et création contemporaine.

Frédéric Teschner
Né en 1972, diplômé de l'ENSAD, Frédéric Teschner a tout d’abord travaillé avec Pierre Di Scuillo, puis Pierre Bernard au sein de l’Atelier de création graphique. Graphiste indépendant à partir de 2002, il a développé des collaborations très larges, avec des architectes, des designers , de jeunes chorégraphes  et des galeries, et travaille également avec nombre d’institutions culturelles.
Cette première exposition au Havre est l’occasion à la fois de présenter une sélection large de ses travaux, dans ses principaux domaines d’intervention, mais également de montrer de nouvelles créations. Le matériau de l’exposition s’appuie sur des prises de notes visuelles glanées par le graphiste durant un séjour au Havre en janvier 2011, mais aussi sur le web, via l’utilisation de Google Earth.

Fabrice Houdry et Pierre Adrien Dracon, Terrain dur (Bike polo show)
Peintre, graphiste, illustrateur, libraire, éditeur, galeriste, Fabrice Houdry compose des affiches, travaille au design de planches à roulettes ou de T-shirts, illustre et réalise des livres de littérature jeunesse, organise des expositions de BD ou de cultures urbaines. Son style, issu du pop art, se rapproche de plus en plus de l'abstraction. Amateur de sports de glisse (ski, skate, surf), il est aussi un adepte du vélo à pignon fixe et un praticien de bike polo, de même que Pierre Adrien Dracon- photographe et directeur artistique de la maison d’édition de sérigraphie Eugène et Pauline.
Fabrice Houdry et Pierre Adrien Dracon oeuvrent ainsi au développement de cette version urbaine du polo-vélo qui est le leitmotiv de leur exposition. Terrain dur rassemblera une sélection représentative de ce que le bike polo a déjà suscité comme productions et créations graphiques tout autour du monde : affiches, publications, spoke cards, flyers, T-shirts, équipements, vélos...

Anne Bertier, Signes Jeux
Artiste, auteur et illustratrice de livres pour enfants, Anne Bertier débute ses travaux d’écriture et de dessin dans les années 1990. Elle s’intéresse ensuite aux formes géométriques, qui la conduiront tout naturellement vers les signes.
Le temps d’une visite, lettres et chiffres deviennent la matière d’un formidable terrain de jeu où se mêlent écriture, géométrie, dessin et rêverie. Signes Jeux est une exposition, mais aussi un jeu géant qui tire son inspiration des différents albums d’Anne Bertier, et en particulier du livre-jeu Chiffre cache-cache.

Sara de Bondt, Re-titled
Sara De Bondt, jeune designer graphique Belge, vit et travaille à Londres. Elle partage son temps entre les projets de commande de son studio, sa maison d’édition Occasional Papers, et l’enseignement au Royal College of Arts à Londres. Son point de vue graphique est nourri par la nature interactive de ses engagements artistiques et par les liens multiples avec la scène artistique contemporaine.
 Re-Titled est une installation originale créée pour le lieu : les projets les plus récents de Sara de Bondt serviront de supports pour une meta-présentation, dont l’ambition est de provoquer la surprise et d’encourager le visiteur à vivre sa propre expérience de l’exposition.

Change is Good, Music is good
Le portugais José Albergaria et le néerlandais Rik Bas Backer travaillent ensemble au sein de l'agence Change is Good qu’ils ont créé à Paris en 2003 (voir notre galerie sur leurs travaux ici). Change is Good a réalisé de multiples projets, particulièrement dans le champ de l’édition artistique. Ils signent par ailleurs des suppléments pour Libération, Art Press, le Nouvel Observateur, et conçoivent des identités visuelles et des campagnes de communication.
« Music is Good / Change is Good » est le titre choisi pour cette exposition : «  La musique est pour nous une des plus importantes sources d’inspiration et une des nos principales références artistiquement… Fortement influencés lors de nos études durant les années 80 par des designers comme Peter Saville ou Neville Brody, nous avons toujours imaginé faire la conception graphique des pochettes de disques. D’où notre envie de réaliser pour le Portique un projet de pochette de disque… »

Stephan Muntaner C-Ktre, Havre de paix
Stéphan Muntaner a fondé le studio C-Ktre en 2002. Graphiste, illustrateur, plasticien, affichiste, réalisateur, il a fait ses armes auprès de groupes de rap, comme IAM, et compte aujourd’hui parmi ses clients bon nombre de structures artistiques et culturelles. Les images qu’il met au point pour ses commanditaires sont autant de récits visuels et de jeux de mots poétiques, drôles et impertinents.
L'espace public est saturé de signes et de signifiants, d'éléments fonctionnels qui ordonnent le paysage urbain et son usage : un espace de mouvements. Ce mouvement, Stéphane Muntaner l'interrompt par des invites, des « havres de paix », des espaces où l'usager est appelé à s'abandonner aux rêves, à la rêverie et au plaisir.

Yassine, Faciès
Né en 1973, Yassine vit et travaille à Paris. Graphiste de formation, il a plusieurs casquettes : pixel artiste, illustrateur, rédacteur de Lezinfo, organisateur d’expositions, co-fondateur de L’articho et Dj très actif avec les soirées Chocomix. Il est également auteur de bandes dessinées. Yassine explore le pixel, "mais pas comme les nostalgiques du jeu vidéo" comme il aime à le préciser, plutôt comme un élément graphique d'une image, voire d'une page. En tant que pixel konstructor il se tient à une logique simple : un clic égal un Pixel, un ensemble de pixel égal un motif qu’il peut déplacer, dupliquer, inverser…. Son style s’inspire de techniques traditionnelles : tapis, broderie, mosaïque, canevas.
Son projet nous emmène dans un déchiffrage du visible de façon ludique. La toile se transforme en trame évolutive, laissant apparaître peu à peu le propos dans l’espace urbain, comme une sorte de révélation. Le titre de l’exposition, Faciès, est le seul indice donné au visiteur convié à participer à l’oeuvre.

Clémentine Gaspard, mai 2011

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