Iain Mccaig et Karla Ortiz

Le maître et l’élève, joyeusement réunis pour illustrer « Amour et légende ».

Iain Mc Caig est un concept artist des plus connus : sa couverture de l’album Broadsword and the Beast (1982) de Jethro Tull a frappé les esprits. On lui doit aussi les designs et costumes flamboyants des personnages de la « prélogie » Star Wars, princesse Amidala et Darth Maul notamment. Et il a participé au Réveil de la Force (2015) et à Rogue One (2016) en tant que consultant artistique. Et il a aussi designé les personnages du récent Livre de la Jungle (2016), à l’exception de l’ours Baloo.

Côté jeux vidéo, Iain McCaig a travaillé pour Titanfall en y concevant une bande de bandits : une collaboration qui lui est venue comme souvent par un ancien élève qui travaillait dans le studio de développement. « Dans un tel cas, il faut demander de résumer le concept en un mot, et à partir de là se poser des tas de questions et dessiner les réponses, résume Iain. Les détails sont des moments d’histoire qu’on fige sur le personnage, et on laisse le spectateur apporter le contexte à travers son imagination ».

Dernier projet de Iain Mccaig : un livre sur Frankenstein, raconté du point de vue du monstre. Un projet qu’il compte aussi utiliser pour enseigner, une autre de ses occupations favorites.

Originaire de Puerto Rico, Karla Ortiz travaille aussi sur des monstres, ceux de la franchise « Dark Universe » d’Universal dont le premier film, La Momie, est sorti cet été. Frankenstein en fait partie, interprété par Javier Bardem, dans le prochain La fiancée de Frankenstein (2019)… Découverte par Iain McCaig pendant ses études, Karla Ortiz a fait depuis son chemin, contribuant au design de blockbusters comme Jurassic World, World of Warcraft, Rogue One ou encore Doctor Strange pour Marvel. Elle signe également le design de Thor 3 : Ragnarok qui sort en France ce 3 novembre 2017. Son style réaliste, qui souligne la mélancolie et le mystère de ses personnages, lui a déjà valu d’être primée aux British fantasy Awards en 2015.

Karla Ortiz privilégie l’aspect visuel de son travail, l’esthétique de l’instant qu’elle dessine. Au spectateur d’en tirer une histoire… Karla poursuit également ses travaux personnels, une respiration indispensable à côté de son travail personnel : « Je peins mes états d’esprit, les émotions que je ressens dans ma vie » ». En utilisant à la fois outils numériques et peinture à l’huile. « En numérique, la tentation est de ne jamais conclure, de toujours retoucher. J’aime utiliser par contre des brosses fortes en peinture, pour ne pas perdre de temps. Le numérique, c’est bien pour explorer, et cela nourrit ma peinture. »

Iain Mccaig et Karla Ortiz se sont faits plaisir en acceptant l’invitation à exposer conjointement à la galerie Arludik à Paris jusqu’au 30 septembre 2017 : une escapade pour présenter des œuvres personnelles sur le thème « Amour et légende », choisi par eux-mêmes, et très représentatif de leurs sensibilités.

Paul Schmitt, septembre 2017