Matthieu Forichon

Illustrateur reconnu, Matthieu Forichon nous emmène à la découverte de son « Paris poétique ».

Au premier abord, ses Parisiennes ont l’élégance nonchalante de celles de Kiraz. Puis on s’aperçoit que les rues et monuments de Paris sont tout autant l’objet de son trait, et on pense alors aux méditations mélancoliques de Sempé. Gageons que Matthieu Forichon saura se montrer à la hauteur de ses illustres prédécesseurs.

Né en 1976, Matthieu Forichon sait résister à sa jeune vocation  graphique et poursuit des études d’ingénieur avant de « succomber aux charmes des courbes et des déliés » suivant son expression. En 2003 il fonde avec Stéphane Grousson le studio Orpiment, spécialisé en communication visuelle, conception web et développement d'applications pour mobiles. Matthieu Forichon travaille également comme illustrateur avec un agent, Ronan Le Guellec, via son agence Comillus (www.comillus.com). Son réalisme stylisé, proche de la BD, la précision de son trait et sa sensibilité séduisent de grandes marques comme Louis Vuitton, Nespresso, Ricard, etc. Et aussi des maisons d'édition: Matthieu Forichon réalise en 2016 la couverture du roman La fille de Brooklyn de Guillaume Musso.

Parallèlement, Mathieu Forichon réalise des projets plus personnels. Il publie fin 2011 Par Ici, un artbook d’illustrations consacrées à Paris chez Akileos, et en 2012 une BD aux accents mélancoliques fortement autobiographiques:  La clé du château rose, toujours chez Akileos. « L'histoire traite des maisons de familles dont lesquelles nous fabriquons nos souvenirs de gosses et que l'on doit souvent vendre un jour ou l'autre.  C'est une histoire que j'ai vécu, qui me tient à cœur depuis très longtemps et que Richard et Emmanuel d'Akileos m'ont donné la chance de sortir en bouquin. En bande dessinée, à l'inverse de l'illustration où tout doit se passer en une seule image, j'aime laisser passer l'émotion sur une ou plusieurs cases voire pages. C'est un exercice très différent mais qui me plaît beaucoup également. Et puis il y a l'écriture, les dialogues, le début et la fin de l'histoire. J'apprends. »

Pour l’heure, Mathieu Forichon revient à ses premières amours: Paris et les Parisiennes. Déjà en 2011,  une exposition à la galerie Arludik à Paris nous avait fait découvrir une trentaine de peintures numériques et des croquis réalisés pour le livre Par Ici, avec pour thème Paris, ville et habitants confondus. Matthieu Forichon revient à la galerie Arludik jusqu'au 31 mars 2018 avec "Fleurs de ma ville", nouvelle série de peintures numériques. Il y réinvente la capitale à travers des images où couleurs, lumière et jeux d’ombre transcendent les décors. Un « Paris poétique » habité par son auteur et digne d’être visité.

Clémentine Gaspard, décembre 2011 & février 2018