Marc Riboud

Amoureux de l’Orient, disciple de Robert Capa et Henri Cartier-Bresson, Marc Riboud photographie la vie « le plus intensément possible ».

Marc Riboud aurait assurément sa place à Visa pour l’Image à Perpignan ces jours-ci : il a dirigé l’agence Magnum en Europe pendant vingt ans (1959 à 1979) et à ce titre photographié lui-même nombre d’événements importants comme mai 68 (voir notre galerie à ce sujet : ici). Mais sa vision est à la fois fidèle à l’esprit du photojournalisme et plus vaste que celui-ci. « J’ai toujours été sensible à la beauté du monde plutôt qu’à la violence et aux monstres.  Pour moi, regarder et photographier une scène de rue est un peu comme écouter de la musique… »

Né en 1923 dans une dynastie d’industriels lyonnais (son frère Jean a dirigé Schlumberger, son frère Antoine a bâti le groupe Danone toujours dirigé par son neveu Franck), ingénieur de formation, Marc Riboud suit sa propre voie en se consacrant à la photographie. En 1953, il obtient une publication dans le magazine Life pour une photo restée célèbre d'un peintre de la Tour Eiffel.

 

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Sur l’invitation d’Henri Cartier-Bresson et de Robert Capa, il rentre alors à l’agence Magnum. Ce dernier l'envoie à Londres “pour voir les filles et apprendre l'anglais”. Il n'apprend pas l'anglais, mais photographie intensément. En 1955, via le Moyen-Orient et l'Afghanistan, il se rend par la route en Inde, où il reste un an et d'où il gagne la Chine pour un premier séjour en 1957. Ce « voyageur magnifique » retournera de nombreuses fois en Asie pendant les 30 années suivantes, et les photos résultantes feront l’objet de nombreux livres.

« Pour moi, la photographie n'est pas un processus intellectuel, explique Marc Riboud, c'est un processus visuel. L'oeil est fait pour voir et non pas pour penser. Ce que je cherche est dans la vie, dans la réalité. La création pure, je n'y crois pas trop. Mon obsession: photographier le plus intensément possible la vie la plus intense. »

Plusieurs expositions en France (Maison de la Photographie à Paris ou plus récemment Atelier Grognard à Rueil) ont rendu hommage à Marc Riboud. C’est au tour de la Belgique de suivre avec cette rétrospective à la Young Gallery de Bruxelles jusqu’au 11 octobre 2011. Une occasion de savourer le goût des lignes pures et graphiques, et l’oeil tendre et humaniste d’un grand photographe contemporain.

Paul Schmitt, août 2011

Galerie à voir sur le même sujet:

>> Marc Riboud: mai 1968