Visa pour l'image 2013

La planète dans tous ses états, vus par le photojournalisme.

Cette 25ème édition de Visa pour l’Image en souligne la bonne santé : visiteurs et reconnaissance médiatique ne cessent d’augmenter ces dernières années. Un paradoxe avec l’état – sinistré -  de la profession de photojournaliste que souligne volontiers Jean-François Leroy, directeur de Visa pour l’Image.

On ne le croirait pas à voir la quantité et à la qualité des images exposées à Perpignan jusqu'au 15 septembre 2013. 23 expositions à travers Perpignan, plus des soirées de projections et des rencontres sollicitent notre attention.

Beaucoup d’images de conflits en cours, Syrie en premier chef (Sessini, Tomada, Tomasevic). Les mouvements sociaux actuels en Turquie (Tzortzinis ou au Brésil (Fabrès) ne sont pas oubliés. Mais beaucoup documentent, parfois sur des années, des images de violence domestique, que ce soit au Pakistan (Caron), à Haïti (Sokhin) ou aux USA (Lewkowicz).

Les Visas d'Or décernés cette année reflètent bien ces préoccupations:

Visa d'Or catégorie News: Laurent Van der Stockt avec un reportage by Getty Images pour Le Monde :

Visa d'Or en catégorie Presse Quotidienne: Nikla Meltio du journal finlandais Helsingin Sanomat pour son travail à Alep en Syrie.

Le Visa d'Or Humanitaire du CICR (Croix Rouge) récompense lui-aussi un reportage en Syrie, travail de Sebastiano Tomada sur la situation des blessés et les difficultés des structures de secours exposées à la violence des combats


Visa d'Or en catégorie Magazine:  Noriko Hayashi (Panos Pictures/Réa) pour son reportage Le mariage au Kirghisistan : une institution pas très sainte

Visa d'Or d'honneur pour Don McCullin, photographe britannique vétéran de nombreuses guerres dans les années 60-70 avant de se consacrer à la photographie des oubliés de la société anglaise.

Mentionnons enfin le Visa d'Or France24-RFI non pas pour un reportage photo mais pour un webdocumentaire: Alma, une enfant de la violence, de Isabelle Fougère et Miquel Dewever-Plana, documente la vie d'une jeune femme membre d'un gang à Guatemala City.

En contrepoint, Visa pour l'Image offre aussi des images plus apaisées comme ces jeunes Yémenites jouant au babyfoot dans la rue (Muheisen), le festival Burning Man en Californie (Bouvet) ou les lions du Serengeti (Nichols). Un grand écart que résument les images exposées à propos du Congo, avec une exposition parlant de guerre à Goma (Moore) et une autre, Magic Kinshasa (Maître), montrant les habitants de la capitale conjuguer tradition et modernité.

Bruit et fureur, mais aussi espoir et tendresse : c’est de vie que nous parle Visa pour l’Image.

Paul Schmitt, septembre 2013

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