Chico et Rita

Le réalisateur oscarisé Fernando Truba et le célèbre dessinateur Javier Mariscal animent une histoire d'amour passionné sur fonds de jazz dans le Cuba des années 40.

Le catalan Javier Mariscal a été l’un des principaux artisans de la Movida, la révolution culturelle qui transforma l’Espagne dans les années 80. Célèbre pour sa BD Los Garriris et pour Cobi, la mascotte des J.O. de Barcelone, il élargit rapidement le champ de ses activités. À la têtedu Studio Mariscal, il multiplie les collaborations internationales, créant aussi bien des logos, des hôtels, des meubles, des jouets, des typographies,des signalétiques, semant partout son futurisme farceur, ses visions joyeuses et polychromes. Le projet Chico & Rita est né de sa rencontre avec le cinéaste Fernando Trueba et de leur passion commune pour la musique afro-cubaine.

L'espagnol Fernando Trueba est un scénariste, réalisateur et producteur qui se consacre depuis plus de trente ans au cinéma, à la télévision, au théâtre et à la musique.Son film BELLE ÉPOQUE, avec Penelope Cruz dans le rôle d’une jeune ingénue, a d'ailleurs remporté l’Oscar et le BAFTA du Meilleur Film étranger.C’est à l’occasion du documentaire de Trueba sur le Latin Jazz, CALLE 54, que sont nées la collaboration et l’amitié qui lient le réalisateur à Javier Mariscal. Avec BLANCO Y NEGRO, Trueba a réuni le musicien cubain Bebo Valdés et la star espagnole du flamenco Diego «El Cigala» pour un concert filmé, qui a décroché le Latin Grammy Award du Meilleur Film musical.

Ensemble,  Fernando Trueba et Javier Mariscal, secondés par Tono Errando, responsable des productions audiovisuelles du studio Mariscal, ont voulu réaliser avec Chico & Rita  à la fois une histoire d'amour et un hommage au jazz cubain tel qu'il est né dans les années 40 à La Havane avant de conquérir New York et plus récemment le reste du monde. Trait d'union dans tout cela: le musicien Bebo Valdès dont le personnage de Chico est largement inspiré.

Résumons-nous: Chico & Rita est une réussite. Ambiance sensuelle dans un Cuba tropical, thèmes contemporains abordés (racisme, corruption, ambition et amour). A cela s'ajoute la richesse des dessins de Javier Mariscal pour les décors (La Havane, New York), ainsi qu'une animation réaliste servant bien l'histoire. Last but not least: une musique qui ne se contente pas de reprendre des classiques du jazz cubain et américain, mais qui est composée spécialement par Bebo Valdès ou interprétée par de jeunes musiciens pour les classiques de Dizzy Gillespie ou Charlie Parker.

Un film d'animation déjà  primé à Annecy en 2011 (prix Fnac du long métrage) et qui devrait ravir tous ceux que le jazz inspire.

Paul Schmitt, juillet 2011