Manuel d’écriture de jeux vidéo » de Jean-Yves Kerbrat aux Éditions L’Harmattan (2006)

Définir la quête du héros
La première étape de votre travail consiste à définir exactement ce que doit réaliser le héros, l’objet de sa quête. Cette phase est cruciale pour l’avancement de votre projet, c’est l’objet de la quête qui définit les caractéristiques de votre héros (ou héroïne), de ses ennemis comme de ses amis ainsi que les différents lieux où se déroule l’aventure. L’objet de la quête est l’intrigue principale de votre récit. La prémisse est votre point de vue sur le sujet, l’intrigue principale est le sujet en soi. Elle se définit en une phrase : De quoi s’agit-il, que doit réaliser votre héros, quel est l’objet de sa quête ?
Votre héros peut incarner le fameux Marine cher à tous les « Doom-Like »: « Wolfenstein 3D » d’Id Software, « Doom », « Doom 2 » et « Quake » d’Activision et devoir sauver la terre ou l’espèce humaine. Il peut également être le personnage phare d’un « *Beat Them all » qui souhaite venger la mort de son père, un mercenaire impitoyable dévoué à l'éradication de morts-vivants (« PainKiller » de DreamCatcher), ou bien encore un apprenti baroudeur (« Indiana Jones & le tombeau de l’empereur » d’Ubi Soft, Lara Croft « Tomb Raider » de Eidos) partant à la recherche d'un ancien objet aux pouvoirs mystérieux. L’enjeu dramatique d’un jeu est toujours le même : Réussirez-vous ? ou « Réussirons-nous ? (s’il s’agit de plusieurs personnages, match en équipe).
Comme pour tout bon film, l’objet de la quête, l’intrigue principale doit se résumer en une seule phrase.
« Donkey Kong » (Nintendo 1981) : Mario, un petit plombier moustachu doit délivrer sa bien-aimée capturée par Donkey Kong, un singe inspiré de King-Kong (l’escalade des plateaux légèrement penchés, reliés par des échelles, n’est pas sans rappeler la scène du balcon de « Roméo et Juliette » de Shakespeare).
« Final Fantasy III », Squaresoft, sur Nintendo : au cours d'une découverte accidentelle d'un étrange cristal, quatre jeunes se voient confier une mission d'une rare importance : rétablir la neutralité absolue, l'équilibre suprême entre le bien et le mal...

« Tomb Raider I », Eidos : Lara Croft, engagée par un puissant syndicat du nom de Natla, est chargée de retrouver des fragments d'une ancienne relique appelée Scion.

« Deus X », Eidos :  dans un futur cyber-punk, J.C. Denton un agent nano-modifié travaillant pour l’UNATCO (une organisation voisine des Nations Unies), doit faire face à 2 problèmes :

  1. Une épidémie de peste grise contre laquelle il existe bien un vaccin mais réservé uniquement à ceux qui sont au pouvoir.
  2. Les NSF, des terroristes qui veulent distribuer le vaccin à toute la population.

« Return to Castle Wolfenstein », id Software : B.J Blazkowicz, un digne agent américain spécialisé dans l'espionnage, découvre un projet secret des SS, « l’opération résurrection », qui vise à ressusciter le démon des ténèbres Heinrich I, dont le tombeau est situé près des fondations du château Wolfenstein, l'instigateur d'un tel projet, n'est autre qu'un certain Himmler...
« Legend of Zelda The Wind Waker » de Shigeru Miyamoto sur Nintendo :
L’unique moyen d'empêcher l'apocalypse pour Link, est de reprendre possession de son ocarina (masque de Majora) en l'espace de trois jours, avant que la comète au visage satanique n'entre en collision avec le monde de Termina.
Les exemples cités ci-dessus démontrent qu’une intrigue principale est généralement symbolisée par un enjeu concret qui se trouve être la finalité de cette dernière : le Scion de « Tomb Raider I », le vaccin de « Deus X », l’ocarina de Link de « Legend of Zelda The Wind Waker », ...

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