Le travail sur la série Pigalle la nuit

« Récemment, j’ai eu la chance d’être le directeur photo de la série Pigalle, la nuit produite pour Canal+. J’espère que les gens la regarderont sur une bonne télévision où ils pourront voir une image proche de ce qui a été obtenu. Ce que tout le monde me dit et je n’ai pas envie de faire de fausse modestie c’est que ça ressemble à du cinéma. C’est une série romanesque qui s’attache à l’ambiance du quartier parisien de Pigalle. C’est un peu la lutte entre deux mondes : les anciens patrons des années 80 et les nouveaux patrons issus de la mafia russe. »

Tournage de la série
« Pour moi, le tournage d’une série n’est pas différent de celui d’un long-métrage : le point important c’est qu’il faut être plus rapide. On n’est pas du tout dans le cinéma à la papa où tu as le temps de tout préparer plusieurs jours avant. Nous tournions en moyenne 4 minutes 30 utiles par jour ce qui est la moyenne pour une série. Sur Pigalle, la nuit, on utilisait deux caméras en permanence : une pour les plans larges et l’autre pour les plans serrés. J’assurais le cadre de la première caméra et l’autre cadreur était un steady-camer qui a fait un boulot formidable. Il a fallu tous les jours, 10 fois par jour, trouver des solutions et anticiper ce qui pouvait arriver pour ne pas se laisser surprendre. En plus, on a tourné dans des décors naturels, ce qui veut dire avec une hauteur sous plafond réduite. A l’inverse, on a pu également tourner dans la salle de Bobino transformée en boîte de nuit sur trois niveaux. Pour ce décor, on a consacré deux journées à l’installation des lumières. Le réalisateur souhaitait pouvoir filmer dans toutes les directions avec une ambiance très contrastée… Et on a tourné dans ce décor pendant une semaine avec 700 figurants. Mais là c’est la série de prestige. »

Rapports avec le réalisateur
« Avant de tourner je demande au réalisateur de me parler des films qui pour lui représentent des univers qui correspondent à son envie. Avec Hervé Hadmar, le réalisateur de Pigalle, la nuit, on a vu ensemble des films américains, des DVD, des séries, des films noir et blanc… On a discuté de tout cela sans se préoccuper de la question du budget de ces films. Par exemple, In the Cut de Jane Campion était une référence pour nous. Cela donne une idée de la direction dans laquelle le réalisateur souhaite aller pour son film. Pour Pigalle, la nuit, on savait qu’on allait devoir jouer avec la couleur, le néon. Ensuite il faut adapter aux moyens dont on dispose : une durée de tournage, en l’occurrence 5 mois et le principe de tourner à deux caméras. »