Art contemporain & BD
40 duos, artistes contemporains et dessinateur de BD, conjuguent leurs talents.
Les liens entre BD et Art, notamment la peinture, sont évidents. Les dessinateurs de BD sont des amateurs d’art, se laissent inspirer par lui, et nombre d’entre eux se sont essayés à la peinture, le plus souvent momentanément (Hergé), parfois de façon permanente (Alex Varenne par exemple). L’exposition BD, l’œuvre peint plus tôt cette année au musée de la BD (voir notre galerie dans cette rubrique) le rappelait amplement.
C’est un autre défi qu’a lancé Alain Huberty, directeur de la galerie Petits Papiers à Bruxelles, à une série de dessinateurs de BD d’une part et d’artistes contemporains d’autre part. Modalités du défi : créer à deux (un artiste et un dessinateur de BD) deux œuvres originales mêlant leurs talents respectifs. Quelque quatre-vingt artistes, majoritairement belges et français, ont accepté de se plier à l’exercice, formant ainsi quarante duos créatifs « à quatre mains ». Avec des représentants de courants très différents, y compris en BD. Enki Bilal, Benoît Sokal, Jean-Jacques Tachdjian et de l’autre côté Kosta Kulundzic font ainsi partie de l’aventure. Le résultat de ces deux années de gestation étaient visibles jusqu’au 7 novembre 2012 au Réfectoire des Cordeliers à Paris avant d’être exposés dans plusieurs villes de France et à Bruxelles (voir calendrier ci-dessous).
Ces rencontres créatives ont pris des formes diverses. Juxtaposition des styles, comme les deux affiches cosignées Alex Varenne et Catherine Lopès-Curval : un James Bond finement peint y est entouré de jolies filles déshabillées par Alex Varenne, et réciproquement . Gérard Le Cloarec et Philippe Druillet ont procédé de même, le premier fondant ses portraits pointillistes dans une fresque du second.
D’autres ont préféré travailler en symbiose. Franck Margerin, dessinateur de Lucien, et le graffeur Speedy Graphito ont passé une journée ensemble où Franck Margerin a dessiné Lucien en grand au feutre sur un fonds de toile graffité par Speedy Graphito. Un travail difficile, avoue Margerin, plus habitué à dessiner en petites cases avec un pinceau. Et il n’a apparemment pas été le seul à être dérouté par le changement radical de format de la case de BD à la toile de grandes dimensions… Speedy Graphito a ensuite noirci (ou rougi) le fond autour du personnage et repeint des graffiti par-dessus.
Quelques aventuriers (Cheng Jiang Hong et Dominique Fury) ont même débordé du cadre de la toile pour réaliser des œuvres interactives.
Une aventure créative, une invitation à se rencontrer et à hybrider les talents, qui se montrera :
> Cité Internationale de la Bande Dessinée d’Angoulême du 23 novembre 2012 au 3 février 2013
> Centre d’Art de Perpignan du 8 février au 3 avril 2013
> Centre d’Art de Rouge Cloître à Bruxelles du 21 avril au 21 juillet 2013
Paul Schmitt, novembre 2012