Indice Deux et Ecran Total
La création graphique comme exploration des formes et des sens.
C’est la profession de foi de ce jeune duo graphique basé à Dijon. Mais on n’en saura pas beaucoup plus sur leurs raisonnements créatifs ou leurs influences, tant l’Atelier Tout va bien aime s’effacer derrière ses œuvres.
Anna Chevance et Mathias Reynoird ont tous deux fait un BTS en Communication Visuelle à l’ÉSAAB (Ecole Supérieure d'Arts Appliqués de Bourgogne) de Nevers en 2006-2008, avant de s’exiler à Rennes pour un DNSEP en Design graphique à l’ÉESAB (Ecole Supérieure Européenne d’Art de Bretagne) obtenu en 2011. De retour en Bourgogne, ils prennent le doux nom d’Atelier Tout va bien, en hommage humoristique à Voltaire, et se font vite remarquer par nombre d’institutions culturelles pour lesquelles ils conçoivent affiches et brochures.
Atelier Tout va bien aime manipuler le point, la ligne, la surface et la couleur. Et revendique de ne pas avoir de style propre, d’adapter leur créativité à la demande. Les formes hypnotiques de leurs affiches nous rappellent cependant l’art cinétique. Mais peut-être sommes-nous bassement formalistes, leur déclaration en fronton de leur double exposition au centre d’art La Fenêtre à Montpellier et à la galerie My Monkey à Nancy jusqu’au 23 décembre 2015 est tellement plus poétique…
« L’Atelier Tout va bien chasse la vipère et le papillon le long des falaises de la Combe Lavaux. Il regarde les films de John Carpenter sans trembler, et ceux de Michael Haneke sans pleurer. Il vibre au son du baroque et médite lorsque la techno minimale bat son plein. Il mange de la moutarde à la cuillère à soupe. Il amasse des livres en allemand, en japonais, en néerlandais, en russe… en français, aussi, accessoirement. Il choisit une ligne, puis il la trahit en moult dérivations. Il est partisan des demi-tours, sans jamais retourner sa veste. Il est enclin à se perdre dans le déluge des signes.
Grâce à tout cela, sa tête et son cœur s’emballent pour ausculter les désirs et les contextes, charpenter les formes et les textures, sentir les couleurs et les espaces. »
Clémentine Gaspard, décembre 2015