Les petits papiers

En partenariat avec Adobe Creative Cloud

Une jeune directrice artistique qui conjugue design minimaliste et émotion.

Du haut de ses vingt-deux ans, Julie Ferrieux se forge lentement un style bien à elle. Adepte du minimalisme du design scandinave, des nuances de couleurs et des motifs stylisés, cette jeune directrice artistique entretient un rapport physique à la création : elle remplit ses carnets de croquis de dessins, chante les louanges de la sérigraphie et ne voit dans le numérique qu’un outil pour développer ses intuitions créatives.  

Quel est votre parcours ?
Je suis en 5ème année en communication visuelle et design numérique à l’école Intuit Lab, en alternance chez Les Bons Faiseurs. Je suis une formation globale sur le design graphique, depuis les bases fondamentales du dessin à la direction artistique pour concevoir des applications mobiles ou l’ergonomie de sites Internet. Je suis attirée par l’identité visuelle, le packaging. Je suis sensible au volume et à l’expérience que l’utilisateur va avoir avec l’objet, au-delà de l’identité elle-même. 

De quel courant design vous sentez-vous la plus proche ?
Je suis attiré par le design nordique, norvégien, très épuré, minimaliste. Il va droit au message sans laisser de place au superflu. En France, je suis de près le travail des Bons Faiseurs bien sûr, des Graphiquants, de Violaine et Jeremy, de l’atelier Bingo, de Atelier LZC…

Qu’est-ce qui vous attire dans le design ?
Le lien entre le design et le message peut être. J’ai besoin de créer quelque chose qui me touche, comme toute personne qui fait de la création j’imagine, mais surtout quelque chose qui communique bien le message. La beauté de la création ne se suffit pas à elle-même pour moi, elle doit avant tout faire passer le message de la marque. J’ai besoin que ce travail de création aille vers quelque chose d’utile et apporte une touche d’émotion.

Pouvez-vous nous parler du projet qui vous tient le plus à cœur ?

Le plus important pour moi est le projet d’étude réalisé sur Papier Tigre. Notre brief était de créer une gamme de cosmétique à partir de n’importe quelle marque et nous avons choisi Papier Tigre. J’aime leurs motifs, leur univers d’origami. Nous étions trois élèves et nous avons essayé de retrouver l’essence de cette marque, ses valeurs et sa charte graphique, pour la décliner dans un univers de cosmétique. Papier Tigre fait clairement partie des marques qui m’inspirent, qui se distinguent des autres marques de papeterie par son univers décalé, dynamique. Ils osent des matières, ont un style personnel avec des couleurs marquées et des formes différentes. Ils ont une identité qui leur est propre.

Un des projets qui me tient le plus à cœur est l’Ode magazine. Il fallait vendre la marque Diptyque à travers un projet éditorial. C’est une marque dont l’identité est basée sur la flânerie, le rêve. J’ai abordé ce magazine comme une balade, en évoquant des souvenirs olfactifs. 

Quelle place occupent le dessin et le numérique dans votre processus de travail ?
Je commence toujours par travailler sur le papier. C’est un besoin pour moi. Je dessine toujours et depuis très longtemps, cette habitude est indissociable de mon processus de travail. Je fais beaucoup de croquis et de recherches à la main, je trouve que c’est plus spontané, plus libre qu’avec un ordinateur. Quand j’ai défini plusieurs pistes de travail, je passe en revanche sur l’ordinateur pour les pousser plus loin.

Je retrouve aussi cette spontanéité en faisant de la sérigraphie. J’ai eu la chance de passer 4 mois à Montréal où j’ai pu apprendre, expérimenter, découvrir de nouvelles techniques. La sérigraphie m’attire par son côté physique. Il faut préparer, tester, recommencer. Il n’y a plus cette dimension physique avec le numérique. La sérigraphie offre aussi beaucoup de liberté de création, avec des couleurs qui ressortent qu’on ne trouve pas en impression numérique.

Quels logiciels utilisez-vous le plus pour votre travail ?

Je travaille sur Adobe Creative Cloud, essentiellement avec Illustrator, Photoshop et InDesign, selon le type de projet. La technique manuelle est aussi importante que le numérique pour moi. Les logiciels interviennent plus comme un outil pour pousser l’idée créative qui aura été posée sur papier, pour mettre en forme cette idée. Cela m’est arrivé d’utiliser d’autres outils comme Premiere Pro et Lightroom pour certains projets, mais je reste centrée sur Photoshop et Illustrator.

En revanche, j’utilise souvent Adobe Color CC  pour mes recherches sur les couleurs, il me fait gagner du temps et voir des associations de couleurs auxquelles je n’aurais pas immédiatement pensé. J’ai vu qu’il y avait également de nouvelles applications mobiles, mais il y en a une en particulier que je trouve géniale, c’est Shape. Ça permet de capter une forme dans notre environnement, où qu’on soit, n’importe quelle forme, et de la passer ensuite sur l’ordi pour la travailler, la texturer. C’est sûr que je vais m’en servir souvent. J’ai vu également qu’il y avait Comp pour faire des mises en page sur son smarpthone, je trouve ça intéressant mais je ne suis pas certaine que ça me serve pour le moment car je travaille en agence, très peu en mobilité. Ce sera peut-être le cas quand je devrai aller chez le client pour réagir rapidement à ses demandes.

Comment vous faites-vous connaître ?
Aujourd’hui, essentiellement via Behance. Je trouve que c’est un très bon outil pour se donner de la visibilité auprès de la communauté des graphistes, échanger, découvrir le travail des autres quel que soit leur pays d’origine. J’ai eu plusieurs propositions de travail en freelance via Behance. C’est un outil important aujourd’hui pour se faire connaître.

Comment vous projetez-vous dans le métier ?

Aujourd’hui, j’aimerais continuer à faire mes armes chez Les Bons Faiseurs. Dans l’idéal, un jour peut-être, j’aimerais monter mon agence spécialisée dans le packaging, l’identité de marque dans des secteurs comme l’alimentation, l’épicerie fine, la nature.

Découvrir son travail : https://www.behance.net/JulieFerrieux