Le livre de Maurice Sendak devient film avec Spike Jonze
Quand Spike Jonze (Dans la peau de John Malkovich, Jackass et des tonnes de clips...) rencontre l'univers de l'auteur/illustrateur Maurice Sendak, c'est Max et les Maximonstres qui s'incarne tout en poésie folle au cinéma.
C'est la surprise de cet hiver 2009/2010. Max et les Maximonstres, film a priori pour enfants tiré d'un livre illustré best-seller des CDI partout dans le monde, déplace les foules créatives. C'est le grand buzz chez les graphistes et autres tendanceurs artistiques. C'est probablement l'union des univers de Spike Jonze et Maurice Sendak qui veut ça (saupoudré d'une bonne dose de douce folie à la Michel Gondry).
Max, le roi des Maximonstres
L'histoire de Max et les Maximonstres, c'est donc celle d'un petit garçon rêveur, fantasque agité et incompris qui atterrit après une punition sur l'île des Maximonstres. Créatures terrifiantes en quête d'un leader, ces monstres n'impressionnent pas le petit Max, dont ils font leur roi.
Max se croit assez mûr pour tenir ce rôle. Mais il va bientôt découvrir qu'il n'est pas simple de régner.
Un film sur l'enfance
"Je n’ai pas cherché à faire un film pour les enfants ; j’ai voulu faire un film sur l’enfance", explique Spike Jonze, fervent admirateur du Max et les Maximonstres originel. Dans son adaptation, Jonze a prolongé certains des thèmes introduits par Maurice Sendak. "Dans cette histoire, un garçon de huit ou neuf ans essaie de mieux comprendre son entourage et son monde, ainsi que certaines de ses émotions, troublantes et incontrôlables. Nouer des relations avec autrui, négocier son rapport aux autres, tel est le challenge auquel Max est confronté. Nous sommes tous passés par là, et nous consacrerons toute notre vie à relever ce défi."
Avec Maurice Sendak
Maurice Sendak a adoubé la version de son livre développé par Spike Jonze et le romancier Dave Eggers qu'il a choisi comme co-scénariste. Les deux hommes ont rencontré le vieux monsieur (81 ans) dans sa maison du Connecticut pour l'assurer de leur respect de son oeuvre. Sendak, associé comme co-producteur, a donc suivi toutes les étapes de développement du film.
Des monstres "en vrai"
Alors que tout le monde conseillait à Spike Jonze de s'appuyer uniquement sur le numérique pour créer ses Maximonstres, ce sont finalement de "vrais" monstres qui ont été créés pour le film. "On nous proposait des créatures qui ressemblaient trop à des trolls ou à des monstres, ou étaient bien trop mignonnes", explique le réalisateur. C'est finalement l'artiste Sonny Gerasimowicz qui a conçu avec succès ces fameux Maximonstres et la Jim Henson Company et son légendaire Atelier Créatures de Los Angeles qui les a réalisés. De gigantesques costumes dotés de "muscles" mais dotés d'une immense bouche impossible à animer dans la vraie vie. C'est là que l'ordinateur a refait son apparition. Jonze a renoncé à l'animatronique et fait appel à l'animation informatique en cours de post-production. Mais attention, "l'infographie se limite aux seuls mouvements facieux", précise Daniel Jeannette (superviseur animations et effets visuels).