Grand Palais, Hors les Murs et (OFF)icielle

La grande semaine de l’art contemporain à Paris.

La FIAC est décidément l’endroit où se montrer, peut-être le seul endroit où on peut croiser côte à côte Manuel Valls, Fleur Pellerin et Zahia. Et non sans raison : Zahia pose en Marie-Antoinette pour le duo Pierre & Gilles, équivalent français de David La Chapelle,  sur le stand de la galerie Daniel Templon. La renommée internationale de la FIAC n’est pas en reste. Au total, cette édition compte 191 galeries  venues de 26 pays différents occupent le Grand Palais à Paris, coeur traditionnel de la FIAC . Et 68 autres galeries venues de 14 pays ont investi la Cité de la Mode et du Design à l’est de Paris dans le cadre d’(OFF)icielle, une foire officiellement « off » comme son nom l’indique, lancée par la FIAC elle-même pour recaser les galeries  anciennement logées dans la cour carrée du Louvre. Et aussi pour concurrencer les vraies foires  « off » comme Slick ajoutent les mauvaises langues. Dernier volet de cette FIAC, et pas le moins intéressant: le parcours Hors les Murs, qui comprend en particulier les sculptures et installations dans les jardins des Tuileries ou des Plantes.

La FIAC au Grand Palais

Comme nous le rappelait un galeriste, le storytelling n’est pas absent d’une exposition, le choix et l’arrangement des œuvres fait que l’on résonne (ou pas) avec la proposition du stand. Et à ce jeu-là, il faut reconnaître la maîtrise dont font preuve les grandes galeries regroupées au rez-de-chaussée de ce Grand Palais. La galerie Daniel Templon met en exergue le belge Jan Fabre avec Rear-View Mirror, sculpture en marbre blanc d’un cerveau pénétré d’un tire-bouchon, et Baudoin 1er, une composition en élytres verts de coléoptères, pastichant un certificat d’actions de société minière du Congo belge. Chez Anne de Villepoix, un fonds jaune canari sert d’écrin à un grand masque métallique, tout en facettes, de Derrick Adams. Nathalie Obadia met face à face deux œuvres de Fabrice Hyber et Sarkis, en un pari audacieusement réussi. Et saluons la monochromie Rosso, rouge sang donc, dont fait preuve le stand de Tornabuoni Arte avec des œuvres abstraites de Lucio Fontana, Turi Simeti et Enrico Castellani.

La galerie Isabella Bortolozzi fait le pari du solo show avec une seule œuvre : His Master’s Voice, luminaire de perles de couleurs sur fonds de miroirs, de Wu Tsang.

Hors les Murs
Pour profiter artistiquement de l’automne à Paris, rien ne vaut une flânerie aux Tuileries et au Jardin des Plantes. Les galeries de FIAC et (OFF)icielle y prennent leurs aises et exposent  des sculptures et installations de grandes dimensions, plus à l’aise dans ces grands espaces que dans un lieu confiné. A côté de classiques comme Nikki de Saint-Phalle, Cesar ou Georg Baselitz, sont à découvrir de nouvelles créations comme Void to Void de Matias Faldbakken et Leander Djonne, des caissons de tranchées encadrant … le vide, ou Many Small Cubes de Sou Fujimoto, édifice de cubes de métal anodisés qui nous fait penser une maison que l’on aurait pixellisée.

(OFF)icielle à la Cité de la Mode et du Design
Moins de propositions marquantes dans cette grande nef de la Cité de la Mode et du Design, les galeries d’art brut comme Christian Berst (qui ouvre cette semaine une galerie à New York) ou le strasbourgeois Ritsch-Fisch sont parmi celles qui font le plus impression. La galerie tokyoïte Taro Nasu se concentre sur les oeuvres de Koichi Enomoto très inspirées par le Street Art. Et en sous-sol justement, beaucoup de street art le long du quai de la Seine plus la Renault Twizy Custom rhabillée par l’artiste Jean-Luc Moulène.

Et pour relier tous ces lieux, à visiter jusqu’au 26 octobre 2014, pourquoi pas le batobus, service de navettes fluviales sur la Seine ? Pas plus rapide que le métro, mais tellement plus scénique.

Paul Schmitt, octobre 2014

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