Les Graphiquants: Contreversions

Entre commandes et travaux personnels, les Graphiquants affirment leur statut de graphistes plasticiens

Nous vous en avions parlé fin 2008 peu après la création de leur studio, à l’occasion de leur première exposition à la galerie Kamchatka : les Graphiquants y montraient leurs recherches personnelles (voir : ici).

Depuis, ce trio de trafiquants du graphisme est devenu un quatuor : Maxime et Romain, DA et graphistes formés à l’ENSAD, et Cyril, formation de marketing et responsable production et communication, ont accueilli François, DESS de statistiques et plusieurs années d’expérience en multimédia. Un quatuor de jeunes « trentas » complémentaires qui fait son chemin dans le monde de la communication et du graphisme.

En 2010, ils signent plusieurs projets d’envergure, souvent dans le domaine culturel, qui les imposent dans le milieu et rassurent sur leur capacité à s’attaquer à des projets de plus en plus importants.
Ils se voient confier la signalétique de l’exposition inaugurale du Centre Pompidou-Metz « Chef-d’œuvres ? » pour laquelle ils fondent leur graphisme dans la scénographie de Jasmin Oezcebi. Le Centre National des Arts Plastiques (CNAP) leur fait confiance pour la réalisation de leur rapport d’activité annuel, ils réinventent le schéma et la donnée chiffrée et rythment l’information par la forme et la couleur. Un travail de pédagogie sur les chiffres similaire dans l’esprit à celui du pionnier Gerd Arntz même s’il en est très différent dans la forme.
Mais le projet le plus marquant à leurs yeux reste la commande de Métrobus pour la réalisation d’une affiche de « floating » grâce à l’impulsion de François Kenesi, venu les chercher pour cette commande singulière. On leur demande de combler le vide et de remplacer par une image les espaces publicitaires non vendus. Cette affiche est placardée dans toutes les gares de France et a permis aux Graphiquants d’être primés au Festival de l’affiche de Chaumont.

Expérimentation et Graphiquerie
Si les commandes commerciales représentent 70% de leur activité, Maxime et Romain entendent néanmoins poursuivre leurs recherches personnelles et faire œuvre de « graphistes plasticiens », plus proches en cela d’un Stefan Sagmeister que des affichistes purs et durs Leurs travaux, comme ceux exposés à la galerie Kamtchatka, débouchent en 2009 sur le concept de Graphiquerie. Tout d’abord laboratoire, la Graphiquerie représente à l’origine le travail d’expérimentation des Graphiquants, hors des contrats issus de commanditaires. Désormais elle se transforme en une boutique en ligne proposant au grand public la représentation plastique de ces travaux de recherche. La Graphiquerie met en vente une partie de la production des Graphiquants au travers d’affiches, de photographies, d’éditions et d’installations. Le site (www.la-graphiquerie.fr)  propose une cinquantaine d’œuvres triées par type d’œuvre : Affiches, quinze21 (illustrations au format 15x21cm), éditions, photographies, oeuvres originales.

Les Contreversions à la librairie OFR
En 2011, après avoir réalisé la conception graphique pour la signalétqiue de l'exposition Mondrian-De Stijl au centre Pompidou, l’identité visuelle des Journées des Métiers d’Arts ainsi que l’album d’un groupe de musique rock-électro SLOVE (pschent music), les Graphiquants s’offrent une nouvelle respiration dans leur travail pour les commanditaires: « Contreversions », une exposition du 12 au 19 avril (inauguration le 12 avril) à la librairie OFR à Paris. Cette exposition  met en scène leur projet « Contreversions », où comment faire dialoguer  2 photographies superposées qu’a priori rien ne rapprochait. Présentées au côté de tirages grands formats , le visiteur pourra découvrir les 17 compositions d'épreuves photographiques qui dévoilent l'ensemble du travail de recherche aboutissant à ces  Contreversions.

Ici, les Graphiquants sont des plasticiens qui s’auto-produisent, ils nous invitent à comprendre leur manière d’aborder le graphisme, leur réflexion autour d’un projet graphique par la découverte de leur travail de recherche.

Paul Schmitt, avril 2011