PHOTOSHOP (partie I)

Photoshop se met en cinq pour répondre à tous les besoins

Devenu au fil du temps l’outil professionnel incontournable de traitement des images bitmap, Photoshop devait se spécialiser pour satisfaire des utilisateurs venant d’un horizon de plus en plus large.

Album et Elements : deux versions pour les amateurs
En guise d’apéritif, Adobe offre en téléchargement libre depuis son site Web Adobe Photoshop Album 2.0 édition découverte, il contient l’essentiel et surtout inocule la philosophie Photoshop. Les amateurs conquis peuvent alors acquérir Adobe Photoshop Elements 5.0, un produit de classement, de retouche et de partage de photos déjà très évolué pour un prix accessible. Ces deux logiciels ne sont bien sûr pas estampillés CS3 !


Lightroom : un laboratoire de développement
Lancé début 2007 (voir notre article en rubrique Photo) et destiné aux photographes professionnels et amateurs avertis, Adobe Photoshop Lightroom se présente comme un complément de Photoshop réservé au « développement numérique » des images, à la gestion d’une photothèque et à leur préparation pour les présenter aux clients sous la forme de diaporama, de planche contact ou de galerie Web. C’est un outil particulièrement performant et précis qui opère de façon non destructive sur les fichiers sources. Il ne dispose d’aucun outil de dessin, mais d’une liaison interactive avec Photoshop CS3. Concurrent direct d’Apple Aperture, il possède sur ce dernier l’avantage d’être compatible Mac et Windows. Lightroom n’est intégré à aucune des Creative Suites.


Photoshop : toujours plus vite !
Adobe annonce que la version beta de Photoshop CS3 est 40 % plus rapide que la CS2 sur un Mac Intel, il a été écrit pour être exécuté en natif sur Mac OS X 10.5 (Leopard) et sur Microsoft Windows Vista. Si on associe cette amélioration à la nouvelle interface, plus efficace et moins encombrante, et à son intégration étroite à des logiciels complémentaires comme Photoshop Lightroom, il est certain que Photoshop CS3 va être beaucoup plus productif que ses versions antérieures.

L’interface, similaire dans la majorité des produits CS3, permet de réduire les palettes à une simple icône sur le bord de l’écran, extensible d’un simple clic, détachable par glissement. De multiples combinaisons sont possibles et mémorisables selon les tâches à effectuer.

 

La multiplication des outils non destructifs et l’apparition de Photoshop CS3 Extended sont les éléments les plus spectaculaires de Photoshop CS3. Mais ils ne sont pas seuls, bien heureusement.


Les photographes ne sont pas défavorisés…
La mise sur le marché de Photoshop Lightroom ne met pas Photoshop au placard des studios des photographes et le « graphiste, photographe occasionnel », trouvera son compte dans la CS3. Prenons les choses par le commencement. Adobe Camera Raw est d’une nouvelle génération, plus rapide, plus précise, reconnaissant plus de 150 photoscopes numériques. Ce module possède maintenant des outils « Correcteur » non destructifs et des contrôles beaucoup plus fins de la couleur et de la luminosité.

La commande de Fusion HDR s’est enrichie d’un alignement automatique des images prises à main levée. Les routines de conversion ont été améliorées pour produire des images de qualité parfaite.

Plusieurs méthodes de conversion d’une image couleurs en niveau de gris sont à disposition depuis fort longtemps dans Photoshop. De la simple désaturation à l’utilisation du mélangeur de couches, elles nécessitent un bon savoir-faire de l’opérateur pour obtenir un résultat optimal. Photoshop CS3 possède aujourd’hui un processus à la fois simple et très performant pour réaliser ces opérations. Le choix de cette option calcule les valeurs optimales moyennes de conversion en niveau de gris de chacune des 6 couleurs de référence (RVB et CMJ). Un clic sur un point de la photo met en évidence le curseur sur lequel il faudra agir pour le corriger, un cliquer-glisser sur une zone ajuste automatiquement la conversion. Il est aussi possible d’agir séparément sur chacun des curseurs pour parfaire le résultat. Suprême raffinement, des réglages facultatifs de teinte et de saturation permettent d’obtenir des virages dignes des labos photos argentiques. Il est bien sûr possible de sauvegarder ces réglages pour les appliquer sur d’autres photos de même nature.

Le mélangeur de couches est toujours présent et a été enrichi de préréglages pour les conversions en noir et blanc, d’un indicateur du total du pourcentage de conversion des trois couches et de la possibilité d’enregistrer un réglage.

La fenêtre des courbes comporte maintenant une série de préréglages, la possibilité d’enregistrer les réglages personnalisés, l’affichage simultané de plusieurs couches et de l’histogramme en arrière-plan.

Photomerge n’échappe pas au perfectionnement… son moteur intègre un automatisme de l’alignement des calques, de la rotation et de la transformation de leur contenu pour ajuster parfaitement les juxtapositions. De même un dégradé automatique permet de compenser les différences d’exposition entre les morceaux de l’image composée.


…les graphistes non plus
Les outils de sélection de Photoshop sont depuis longtemps très performants, Celui de « Sélection rapide » vient s’ajouter à la liste et échantillonne à la volée les régions parcourues par le curseur afin de sélectionner toutes les zones mitoyennes de mêmes caractéristiques. Cela permet, par exemple, de détourer rapidement un objet placé sur un fond structuré, tâche réputée délicate auparavant. La fonction « Affiner les contours » ajoute plus de précision à l’opération après l’utilisation de l’outil et permet de régler son utilisation au préalable. Comme pour toute sélection, il est possible d’ajouter ou de retrancher des zones en appuyant sur les touches « Majuscule » et « Alt ». Le gain de temps et la précision obtenus sont spectaculaires.

Pour sa part, la fonction « Point de fuite » est capable de gérer des plans multiples, articulés selon un angle quelconque. Les créateurs de packaging apprécieront.

Il est fréquent de devoir combiner plusieurs prises de vues d’une même scène pour, par exemple, supprimer les personnages qui circulent devant un monument ou pour ne conserver que les meilleures postures de chacun des personnages d’un groupe. Un travail long et minutieux est alors inévitable. La nouvelle fonction d’alignement, de rotation et d’anamorphose automatique des calques apporte une aide précieuse par sa précision et sa rapidité : l’application d’un simple masque permet de sélectionner les zones à conserver. Il  suffit au final d’appliquer une transparence automatique pour finaliser l’image. Spectaculaire!

Les outils « Tampon » et « Correcteurs » sont maintenant ajustables par le biais de la palette « Source de clone », cette même palette – qui peut mémoriser 5 points sources différents – dispose d’une option qui affiche l’image fantôme de la source, positionnée sur le pinceau.

La mise en place d’outils et de fonctions non destructives est l’une des grandes lignes directrices des Creative Suites 3. Au modèle des filtres de calques dans la CS2, Photoshop CS3 peut appliquer de façon non destructive tous les filtres dont il dispose au prix de la transformation du calque concerné en « Smart object ».