Graphisme des antipodes Buenos Aires Stockholm
Fête du Graphisme 2016:
Buenos Aires et Stockholm, deux scènes graphiques très vivantes aux antipodes l’une de l’autre.
Michel Bouvet, commissaire de cette Fête du Graphisme 2016, aime voyager pour mieux s’imprégner d’autres cultures graphiques. Son livre photographique Typographies parallèlesparu en 2013 faisait l’apologie des peintres de rue et de leurs typographies vernaculaires à travers le monde. Avec sa co-commissaire Blanche Alméras, ils renouvellent cet appel à la découverte en conviant quatorze graphistes ou studios graphiques de Buenos Aires et Stockholm, à raison de sept par ville.
Le graphisme en devenir de Buenos Aires
El Fantasma de Heredia : Anabella Salem et Gabriel Mateu se sont connus à l’université de Buenos Aires. Ils mettent leur graphisme au service d’institutions culturelles. Engagés, sans concessions, ils sont devenus une référence sur la scène internationale.
Hernan Berdichevsky a pour clients de grandes entreprises comme des collectivités publiques. Son trait synthétique, proche du pictogramme, a servi de support en 2013 au projet « El icono de la semaña », un dessin résumant l’actualité de la semaine dans le monde.
Juan Lo Bianco s’est spécialisé dans l’édition de livres d’art et la communication visuelle pour des institutions culturelles.
Theo Contestin, membre du studio de Juan Lo Bianco, développe aussi ses propres activités dont un portrait filmé de Buenos Aires projeté dans le cadre de Graphisme des antipodes
Diego Grinbaum signe ses œuvres « Mono » et se définit comme un « caméléon multitâche ».Il travaille aussi bien pour des restaurants et bars locaux que pour des grandes marques. Et sous le label Brandingfobia, Mono revisite des campagnes de pub, non pour leur nuire mais pour raconter ses propres histoires.
Les cinq designers graphiques du collectif Onaire ont développé une méthode de travail originale : ils se servent du dessin de chacun comme matière première de leur travail collectif. Ils composent ainsi des assemblages en jouant sur les archétypes argentins : religion, le Che, etc.
Le duo féminin d’Estudio Zkysky a publié deux livres s’intéressant à deux symboles graphiques de Buenos Aires : les bus (« collectivos ») et le gratte-ciel historique Barolo.
Stockholm, une capitale du design
Bygg studio est à la fois suédois (Hanna Nillson) et norvégien (Sofia Osterhus). De compétences et clients multiples, elles présentent ici l’identité visuelle d’un parc de la ville de Malmö.
Erica Jacobson est illustratrice et graphiste. La fraicheur de son dessin et de ses couleurs (un héritage de sa formation artistique à Cuba ?) séduit aussi bien des marques de mode que des magazines ou des groupes pop.
Fellow Designers, duo formé par Eva Liljefors et Paul Kühlhorn, conjugue lui-aussi illustration et graphisme dans un esprit de « simplicité & surprise ».
Lotta Kühlhorn conjugue elle-aussi graphisme et illustration avec deux spécialités : les couvertures de livres et les patchworks de motifs pour de grandes marques comme Ikea.
Née en Bielorussie de réfugiés politiques, Sepidar Hosseini a grandi et étudié à Stockholm même si la richesse décorative de son design rappelle inévitablement ses origines iraniennes.
Le studio Snask travaille avec de grandes marques, tout en préservant un côté iconoclaste dans leurs créations. Ils aiment aussi photographier de grands objets qu’ils réalisent eux-mêmes.
Stockholm Design Lab est le grand studio suédois de référence, oeuvrant tous azimuts pour de grandes marques (SAS, Absolut, Volvo) comme pour des institutions culturelles.
La vitalité et l’exubérance latines face à la sobre élégance nordique ? La réalité est heureusement plus complexe. Le graphisme suédois rivalise ici en couleurs avec l’argentin, l’audace y est aussi de mise. Une confrontation visuelle qui prend place à la Cité des Arts à Paris jusqu’au 7 février 2016.
Paul Schmitt, janvier 2016
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